• Comment réduire sa consommation textile?

    L’industrie textile est la deuxième plus polluante au monde après le pétrole. Il s’agit de milliers de vêtements produits chaque minute. Nous avons pris l’habitude de consommer énormément de vêtements et autres objets d’ailleurs. Nous avons eu envie de porter les mêmes looks qu’une personne de la télévision, les blogs, les réseaux sociaux, nos ami.e.s, nous sommes tous et toutes influencé.e.s par ce qui nous entoure. Et ce depuis toujours, c’est pourquoi il est si difficile de se détacher de ces habitudes.

    Il est facile d’acheter des vêtements pour ressembler à nos ami.e.s, vouloir être identifié.e grâce à nos styles comme des groupes cools à l’école, c’est rassurant. Il y a deux semaines j’ai répondu aux questions des étudiants en journalisme de Radio campus à Tours. Avec Milène @leleopardrose, nous avons été invitées pour participer à un échange au sujet de la fast fashion et l’une des chroniqueuses nous a dit une phrase très intéressante qui ressemblait à ça : ce n’est pas toujours facile d’acheter en friperie car on a pas de modèle, d’exemple ou de preuve que ce que l’on va choisir sera cool. Cette phrase est arrivée après une interview devant un H&M suite à laquelle nous disions que les freins étaient seulement dans nos têtes. Mais il est peut-être aussi vrai que ces freins soient plus complexes. Les marques de fast fashion semblent nous montrer le bon chemin, les tendances, qu’elles même puisent dans les plus grands défilés. Il est forcément plus simple d’aller chercher les pièces que l’on nous conseille de porter. Cela est rassurant et tout comme à l’école nous voulions ressembler à un groupe de personnes, ici nous sommes rassuré.e.s de savoir que nos choix seront reconnus comme « tendance » et sans faute de gout. Mais cela nous entraine souvent à consommer de moins bonne qualité et en trop grande quantité par rapport à nos besoins réels.

    Ces magasins nous donnent envie d’avoir toujours plus et d’avoir les dernières pièces à la mode. Au-delà de dicter comment nous habiller, ces enseignes arrivent à nous convaincre que l’on a besoin d’avoir cet énième perfecto noir, comme s’il était si différent de celui de la saison passée. En réalité nous n’en avons pas besoin, on nous le montre partout et nous croyons qu’il manque à notre dressing.

     

    J’ai travaillé dans des bureaux de stylisme où nous travaillions H24 sur les prochaines collections, nous vivions en décalé, avec un an d’avance voir plus. Nous même étions victime de cette surconsommation, nous nous pensions toujours être démodées. Et en plus nous travaillions dans un quartier de boutiques de fringues et chaussures. Je me rappelle que nous parlions beaucoup de ces achats que l’on allait faire pendant la pause dej comme si c’était indispensable.

    Mais un jour, j’ai compris, j’ai regardé mon dressing et j’ai vu que j’avais trop de vêtements pour une seule vie, que je portais toujours les mêmes choses. Et pour moi, une chose que je n’ai pas encore réglée, c’est que j’ai tendance à porter en boucle la dernière pièce que j’ai ajoutée à mon dressing. En ce moment il s’agit de mon pantalon lamé argenté. Je pourrais le porter tous les jours. Mais quelle sera sa durée de vie ?

    Changer sa consommation, ce n’est pas seulement la réduire, c’est aussi repenser notre façon de s’habiller. Avoir moins de vêtements implique que ce que l’on choisit, nous savons que nous les porterons plus de 10 fois et sur une durée de plusieurs années si possible. C’est aussi savoir si les vêtements que nous choisissons s’associeront bien avec ceux qui sont déjà dans notre dressing.


    Pour tout ça, je crois que l’on a besoin de vraiment savoir le look et le style que l’on a envie d’arborer. Souvent on nous montre des personnes minimalistes qui choisissent de ne porter que des couleurs neutres, beige, crème ou bleu marine. Personnellement je ne me retrouve pas dans ce choix mais je ne juge pas ces personnes, si c’est ce qui leur correspond.

    Dans tous les cas, pour trouver son propre style, de quoi avons-nous besoin ? Je crois que je commencerai par regarder sur Pinterest ou sur les réseaux sociaux, les looks que j’apprécie. Je me ferai un petit tableau avec ces images. Souvent en les regardant on pense que ce n’est pas pour nous, que ce sera compliqué, peut-être que l’on nous jugera. Mais je suis persuadée que si vous aimez ces looks, c’est qu’ils vous correspondent et vous serez super fier.ère.s en sortant avec. La peur du regard des autres est un énorme frein je le sais très bien, mais est-ce que vous préférez vraiment vous restreindre à rester quelqu’un que vous n’êtes pas pour le regard des autres ? Et puis les autres c’est qui ? Des inconnu.e.s dans la rue ? Quand les reverrez-vous ? Combien de temps vous voient-ils ? 1min au max… ça ne vaut pas le coup.

     

     

    Une fois que vous avez votre tableau et que vous êtes deja excité.e.s de savoir que c’est votre futur look, je ne peux que vous conseiller d’aller fouiller en friperie ou dans une association solidaire des pièces qui ressemblent à celles des images. Attention, l’idée n’est pas d’acheter trois fois le même type de jupe ou de chemise, l’idée est de reproduire au moins un look entier. Vous seriez surpris.e de ce que l’on peut trouver. En tout cas n’oubliez pas d’essayer, de bien regarder l’état du vêtement et de vous demander combien de fois est-ce que vous porterez ces vêtements. Personnellement je fonctionne au coup de cœur, je repère souvent les pièces de loin que ce soit par leur matière ou leur motif, j’ai l’œil.

    Et voilà, aussi simple que ça, vous avez votre premier look qui ressemble à la personne que vous voulez être et en plus de seconde main. Parce que oui, acheter neuf aujourd’hui c’est contribuer à cette industrie polluante qu’elle la mode. C’est aussi participer à une économie désastreuse pour de nombreux pays, des conditions déplorables pour les personnes qui créent ces vêtements. De plus lorsque l’on achète en suivant les tendances, on se lasse vite de nos achats et on cherche à s’en débarrasser. On les donne à des associations en pensant bien faire mais malheureusement la plupart finissent dans des décharges à ciel ouvert, créant des montagnes de vêtements à l’autre bout du monde. Elles ont été mon déclic et je vous en reparle rapidement.

     

     

     

    J’espère que cet article vous a plu, n’hésitez à me le dire en commentaire, je serai ravie d’en discuter.

    Aussi, pour contribuer à la réduction de ces montagnes de vêtements, je crée des pièces uniques à partir de vêtements de seconde main que je récupère dans les invendus d’associations solidaires. J’utilise mon savoir-faire de broderie haute couture pour les revaloriser et leur offrir une vie meilleure ou en tout cas plus brillante.